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interviewAbdel Felouki « Je suis optimiste, notre N3 va s’en sortir »

Elite Val D'Oise Handball

Abdel Felouki « Je suis optimiste, notre N3 va s’en sortir »

Actuellement neuvième seulement de la poule 4 de N3, l’équipe d’Abdel Felouki et Jérémy Monteiro vit une passe difficile avec une groupe frappé aussi par de nombreuses blessures et maladies. Les deux matches nuls obtenus à Issy et contre Abbeville sont des motifs d’espoir pour un coach qui reste serein et confiant. Pour le moment, à deux matches de la fin de la phase aller.

Elite Val d’Oise Handball : Quel bilan dresses-tu de cette 9e rencontre de la saison, déjà, contre Abbeville ? C’est un bon match nul, mais qui aurait pu ou dû être transformé en victoire…
Abdel Felouki : « On a connu notre faiblesse habituelle sur ce match contre Abbeville, le mal récurant depuis le début de saison. On a des périodes de gros temps faibles. Après, on a du travail défensif à faire à l’entrainement. Un manque de concentration aussi. Enfin, le groupe reste très jeune et on pêche sur le duel tireur-gardien. Parfois, on peut tuer le match, mais ça ne se fait pas. On souffre d’un manque de concentration et de mental dans ces moments-là. Techniquement, y’a rien à dire et tactiquement, on met des choses en place. Il reste la finition. »

EVO : Ça reste un bon match nul, même si on vous a vu énervés ou frustrés après la rencontre au CSL avec Jérémy (Monteiro, le coach adjoint)…
A.F. : « Oui, on casse la dynamique des défaites avec un 2e match nul de suite, après celui obtenu à Issy, une équipe du haut de tableau et là face à une équipe qui restait sur quatre victoires d’affilée. Franchement, on n’est pas à notre place. On devrait être en milieu de tableau. On va revenir, tranquillement, sereinement. Il faut être plus concentré jusqu’à la fin de l’année, avec plus d’abnégation. C’est dur. »

 

EVO : Dur du point de vue de l’effectif ?
A.F. : « On a des blessés, on joue à onze avec deux gardiens et parfois à l’entrainement, je fais du 4/4 et jamais du 7/7. On est une équipe réserve, c’est normal. Bon, j’ai découvert un bon pivot de la réserve. Depuis le début de saison, je tire aussi sur les trois mêmes arrières. Je n’ai pas de rotation. J’ai une équipe d’avants. Ce n’est pas méchant de dire ça. J’ai fait passer un joueur de l’aile à demi-centre, c’est une belle découverte. Je suis content de mes gardiens aussi. Mais parfois, je n’en ai qu’un, surtout la semaine. J’ai des joueurs que je ne vois plus à l’entraînement. J’ai des blessés ou des malades qui doivent revenir. »

 

EVO : Le constat sportif sur le bilan depuis la reprise est le même donc…
A.F. : « On avait bien commencé, on se relâche et on a un souci de joueurs lassés, au mental friable parfois. Je tire trop sur mes joueurs, ils sont fatigués avec un certain ras-le-bol. Je fais plus tourner aujourd’hui, mais attention, il faut gagner les matches. Et on n’a pas un banc élargi. Je me concentre sur les joueurs qui peuvent nous ramener au bout. Avec Jérémy, on travaille sur un certain groupe, mais parfois des joueurs partent en N1 et je récupère des joueurs en-dessous. J’ai préparé le match d’Abbeville avec huit joueurs pour des 3/3 ou 4/4. Comme je le dis aux présidents, je ne suis pas un magicien. Les gars sont au mental et au courage. Je les pique et ce match d’Abbeville, avant, jamais on revient. Mais là… J’ai cru à la fin que c’était fini. Et on est revenu ! Je leur ai dit, “tentez et si on perd, c’est pas grave”. On doit battre Abbeville, mais on peut perdre aussi. Soyons satisfaits de ce match nul pour ce qu’il apporte. »

EVO : L’effectif est jeune cette année. Ne manque-t-il pas comme les années précédentes d’anciens joueurs qui mettraient la main sur le ballon, parleraient aux jeunes, les motiveraient ou les calmeraient ?
A.F. : « J’ai déjà entraîné des groupes ne comportant que des jeunes. J’aime ça et je pense qu’il faut les responsabiliser. Ils ont un mental comme un vieux. Moi, je me dis “si on leur donne les bonnes consignes, ils sont capables de mettre la main sur le ballon”. Ça reste des jeunes fougueux. Mais pour moi, un vieux ne changera pas tout. Mes joueurs sont assez matures pour se responsabiliser. Ils jouent en Séniors, en N3, sont dans l’apprentissage et s’ils jouent plus haut, il n’y aura pas de vieux forcément pour leur parler. C’est leur expérience qui parlera. Et si on prend un ou deux joueurs, ça les vexera. Avec Jérémy, on est là pour leur parler. Il y a de la folie dans le jeu, mais j’aime ça. Je suis là pour qu’ils prennent des risques, pas pour les freiner : je leur dis “tentez les gars”. J’aime ça, mais c’est de l’apprentissage. »

 

EVO : Tu as des joueurs très jeunes tout de même parfois…
A.F. : « Oui. Selon les équipes, c’est compliqué, car c’est une question de culture. D’exigence déjà, de jeu ensuite. Je vais parfois pousser une gueulante, mais je leur laisse des circonstances atténuantes. Je ne suis pas là que pour leur crier dessus. Le joueur doit dire “Le coach, mouais… Je dois prendre mes responsabilités”. »

 

EVO : Vous êtes dans une poule difficile, ce qui pourrait aussi expliquer ces résultats ?
A.F. : « Pour moi, non. Sur nos matches depuis le début de saison, on mérite d’être au milieu de tableau, mais on donne le bâton pour se faire taper dessus. Une équipe comme Saint-Sébastien haut de tableau a perdu contre un avant-dernier ! C’est le lot d’équipes jeunes. On est en N3. Et c’est important pour l’Elite Val d’Oise Handball que l’on y reste. Il faut gagner et remonter le plus haut possible pour ne pas se mettre en danger pour la fin de saison. On a brisé une spirale de défaites et là, on a fait deux matches nuls, qui nous disent que c’est possible de revenir dans ce contexte de match très serré comme Abbeville. Ce genre de match nous rend plus sereins et plus aguerris. Ça va nous servir. »

EVO : La position de cette équipe N3 avec une N1 au-dessus ne la rend-elle pas difficile à gérer sur son principe de fonctionnement ?
A.F. : « C’est toujours difficile à gérer. Je l’ai vécu à Tremblay. C’est dur. L’effectif bouge, des gars ne s’entrainent pas avec toi, mais viennent le vendredi ou le samedi. C’est dur. J’ai la chance d’en connaître déjà certains. Donc, ils savent comment je fonctionne dans ce cas-là. »

 

EVO : Tu es dans le cas d’une équipe forcément jeune et en apprentissage face à parfois des clubs N3 dont c’est l’équipe première…
A.F. : « Oui. Mais à Abbeville, je vois aussi une équipe adverse qui nous craint à un moment du match, qui a peur parfois. C’est dommage. Mais là, la différence ne s’est pas vu. Il ne faut pas assommer tout le temps les joueurs avec ça. Je ne veux pas leur parler tout le temps négatif. Cette équipe doit être plus calme, la cohésion vient. Ils s’engueulent, c’est normal, entre eux, mais ils sont contents d’être entre eux. »

 

EVO : Les objectifs sont de se maintenir en N3, mais aussi d’être dans l’idée de la performance et de l’apprentissage du joueur durant la saison ?
A.F. : « Oui, c’est ça. Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’apprentissage du joueur. Si j’avais un effectif plus large, je ne penserais qu’à ça. Je ne devrais pas voir venir des joueurs avec moi. Certains ne devraient être qu’en N1 pour travailler. Mais la situation est compliquée. Mon discours, c’est la formation, faire avancer le joueur, pouvoir arrêter d’aller chercher des joueurs ailleurs. Mais c’est compliqué au regard de la situation de la semaine. Mais c’est le jeu. Une équipe réserve, c’est ça. Dans mon idée, mes jeunes ont une marge de progression et doivent travailler pour aller là-haut. Et certains gars que je prends sont hyper motivés. Je suis super content, car ça m’apporte des solutions, alors que j’ai beaucoup de blessés et de malades. J’ai toujours un souci. Mais quand on est bien en revanche… »

EVO : Où sont les motifs d’espoirs ?
A.F. : « Je suis optimiste, notre N3 va s’en sortir. Les motifs d’espoirs sont dans le jeu, dans la tête, dans les résultats. Un match nul, même si tu ne gagnes pas, ça fait du bien. On revient plus déterminé que d’habitude. On s’est relancé à Issy, même si on doit gagner. Et contre Abbeville, c’est encore du positif : “Il faut relever la tête et repartir”. On est capable ! Après, je le dis aussi à Jérémy et à mes présidents, il faudra que les garçons récupèrent pendant la coupure, se reposent. Je tire trop dessus. Je perds trop de joueurs sur des blessures, certaines graves, et des maladies. Quand je parle à mes joueurs, j’analyse et comme je leur dis, c’est avant tout une question de mental parfois en match. Parfois, un jeune joue avec suffisance ou résignation. Attention, je m’inclus dans les défaites. C’est déjà de ma faute. Je leur dis. Je ne cherche pas d’excuse. »

 

EVO : Il faut vous sauver de la zone de relégation maintenant…
A.F. : « Oui, les trois-quatre derniers, car les trois derniers sont relégués en championnat territorial et certains 9e départagés sur des critères précis (L’Elite est 9e sur douze de la Poule 4 en N3 à deux points du 8e après 9 journées). Il faut absolument que l’on s’impose à domicile, notamment sur des matches à l’extérieur que l’on aurait dû gagner. A domicile, c’est important. Quand tu gagnes à l’extérieur ou fait un nul, c’est du bonus. Mais à la maison, on doit gagner. Et Abbeville, il y avait la place de gagner. Mas un nul c’est bien dans l’esprit. »

 

EVO : Il reste deux matches avant la trêve, à Wattrelos et contre Wahagnies avant de reprendre début février en championnat et en janvier avec des matches amicaux…
A.F. : « Il faut tenter le résultat à l’extérieur et gagner à la maison. Avant de se reposer, réathlétiser le corps, réoxygéner tout ça et repartir. On reprendra début janvier après les fêtes et le championnat début février. Il va y avoir des matches amicaux pour relancer la machine. Mais déjà, la récupération sera très importante. Il faut aussi arrêter de jouer avec des joueurs qui ont des douleurs ou jouent blessés. Je veux récupérer un groupe complet et je peux aussi promouvoir des U18 Nationaux, des 2004, des défenseurs surtout, mais des jeunes que je ne veux pas envoyer au casse-pipe. Le lundi, je travaille avec un groupe U18 F-N3-N1, voire d’autres joueurs. On travaille très bien à 14-15 joueurs. Mais au fil de la semaine, c’est moins bien. C’est l’inconvénient d’être une équipe réserve, mais c’est comme ça. Je l’accepte et je le dis aux joueurs. Quand j’entraînais à Tremblay, je suis parti sur des matches à 7 joueurs dont 3 pivots, avec une N1 comptant des clubs comme Saran, Strasbourg, Cherbourg. Mais c’est le lot des centres de formation. Il faudrait avoir cette culture ici. Il faut mettre dans la tête des jeunes qu’ils travaillent pour le haut, qu’ils doivent être disciplinés et exigeants. Mais c’est dur pour eux. Et à un moment, on en revient à “Abdel, il faut gagner et qu’on reste en N3” ! Donc, il faut faire des choix. On joue tous pour le club et les garçons doivent jouer pour eux aussi. Mais je reste optimiste, on va s’en sortir. »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)

Photos : Isabelle Allard Toubal, Vanessa Broussier Moreau, Martine Riche (EVO)

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