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interviewDjordan Bourgrainville « Il faut que la machine se lance, après ça va dérouler »

Elite Val D'Oise Handball

Djordan Bourgrainville « Il faut que la machine se lance, après ça va dérouler »

Le soleil dans sa voix chantante et rapide par ses origines martiniquaises laisse place sur le terrain à un défenseur costaud, dur à arrêter et excellent tireur. A 28 ans, “Djo” poursuit un parcours de haut niveau qui l’a mené à Ivry, à Toulouse, au Paris SG avant un défi motivant avec l’Elite Val d’Oise toujours proche de son 93 de naissance : “ici, c’est…” Djordan Bourgrainville.

Elite Val d’Oise Handball : Tu es arrivé à Saint-Gratien Sannois l’an passé pour rejoindre l’Elite Val d’Oise. Tu viens du Paris SG Handball après un parcours d’excellence qui t’a mené à Ivry et à Toulouse notamment. Raconte-nous cette enfance dans le Hand.
Djordan Bourgrainville : « J’ai commencé à Aubervilliers en région parisienne (93). J’avais 11 ans. Mais en U14, je m’entrainais déjà en U18. C’est à ce moment-là que j’ai fait connaissance de Ludo (Leandry) que j’ai retrouvé l’an passé avec l’Elite. En U16, je suis parti à Ivry où j’ai fait U16 et U18. J’étais aussi surclassé avec la N1. Cela se passait bien. J’étais aussi au Pôle à Chartres, avec qui j’ai été champion de France. Puis départ au Centre de formation de Toulouse pendant deux ans. Mais au bout de trois mois, je me suis fait les croisés ! Ensuite, un an à Libourne, à côté de Bordeaux, mais le club a été mis en liquidation. Cela va mieux pour eux aujourd’hui heureusement en N2. Puis, nouveau départ deux ans à Saintes. Et j’ai eu la proposition de revenir sur Paris, où le Paris SG m’a proposé d’intégrer leur Centre de formation en tant que partenaire et de m’aider à trouver une entreprise pour mon Master. Donc, je jouais au Hand et je travaillais, un accord parfait pour moi. Je travaillais dans le marketing sportif avec un partenaire du club. »

EVO : Pourquoi avoir rejoint l’Elite Val d’Oise l’an passé, alors que tu étais au PSG ?
D.B. : « Je ne voulais pas quitter la région parisienne. Je connaissais Boubou Touré qui jouait avec l’Elite, qui était heureux de son parcours et qui m’a parlé de son équipe. Je suis arrivé par son contact. Il en a parlé aux présidents et cela s’est fait en toute logique. J’avais d’autres propositions dans la région, mais moins intéressante par rapport au niveau de jeu. Là, je quittais le PSG qui montait en Poule Elite et je rejoignais l’Elite en Poule Elite. »

 

EVO : Quand tu dis que tu étais surclassé une fois ou deux, c’était grâce à ce physique déjà imposant ?
D.B. : « Je n’avais pas un physique imposant. Mais j’avais déjà des qualités de vitesse, de percussion. Donc quand j’étais beaucoup plus jeune, je compensais cette jeunesse. Cela m’a permis de m’aguerrir. Et quand j’ai rejoint la N1 à Ivry, on avait beaucoup d’entraînements physiques avec le Pôle. Cela m’a permis de me fortifier et de jouer au-dessus. »

 

EVO : Ta place sur le terrain a toujours été sur la base arrière ?
D.B. : « J’ai toujours joué arrière. A gauche à la base, puis je suis passé demi-centre à Ivry, car j’étais plus petit que les autres arrières. Donc, ils m’ont mis au milieu, car mon jeu, c’était la percussion, le 1 contre 1, les tirs à travers, les tirs à mi-distance. Après avec ce style, je pouvais jouer partout. A gauche, au centre ou à droite. »

 

EVO : Parle-moi de tes qualités et de tes défauts sur le terrain ?
D.B. : « La bonne question pour rester humble ! Mon travail de percussion, c’est ma marque de fabrique. Les tirs à travers, à la hanche de préférence, j’aime bien. Après, je suis polyvalent. Ma faiblesse, c’est que je ne tire pas assez de loin. Je peux le faire, mais ce n’est pas instinctif. »

 

EVO : Tu es en contrat pour combien de temps encore avec l’Elite ?
D.B. : « Un an. »

EVO : Tu as envie de t’inscrire dans ce projet ?
D.B. : « Ah oui. C’est un club où je me sens très bien. Je veux faire partie de la nouvelle page qui s’écrit avec ce club. »

 

EVO : Tu es arrivé l’an passé. Mais depuis deux ans, le groupe évolue beaucoup. Comment vois-tu sa version 2021-2022 avec ton expérience à 28 ans ?
D.B. : « C’est un groupe qui peut très bien fonctionner. Beaucoup de joueurs aux qualités différentes sont arrivés, des joueurs très complémentaires. C’est très intéressant et on peut faire de belles choses. Bon, ce n’est pas ce que l’on fait depuis le début. Mais on voit de belles choses. Il faut que la machine se lance. On doit trouver les bonnes affinités avec le coéquipier d’à-côté et après ça va dérouler. »

 

EVO : Tu a déjà des anecdotes de vie à nous raconter je suppose ?
D.B. : « A dire dans une interview, non pas spécialement. Ça va rester dans l’équipe (il rigole)… »

 

EVO : Que fais-tu en dehors du gymnase ?
D.B. : « Je suis chargé de projet SEO dans une agence pour des entreprises. Pour faire simple, quand tu vas sur Google, des sites apparaissent en première, deuxième, troisième position… Mon travail, c’est de faire en sorte d’optimiser les pages pour qu’elles apparaissent le plus haut possible. Personne ne va sur le 2e, la 3e page. On appelle ça des pages mortes. Donc, je dois faire remonter ces pages en haut, car les trois premières rassemblent 80 % des Top clics. »

 

EVO : Et quand tu n’es ni au travail ni au gymnase ?
D.B. : « Moi, mon truc, c’est les restaurants. C’est l’histoire de ma vie. C’est à cause de mes parents ! Je découvre des restaurants. J’ai une liste à faire. Et dès que j’en vois, je les coche ! Le prochain, c’est un restaurant libanais sur Boulogne. Je te donnerai l’adresse… »

 

EVO : Tes parents étaient restaurateurs ?
D.B. : « Non, mais ils font très très très bien la cuisine ! C’est un festin chez eux. Quand je mange chez mon père, on peut être quatre avec mon frère et ma petite nièce et ils font à manger pour dix-douze personnes ! C’est comme si tu mangeais à volonté à la maison. Beaucoup de plats différents et quand tu repars, tu roules ! Je suis originaire de la Martinique. On aime bien vivre et bien manger. »

EVO : En début de saison, vous avez affronté le PSG en match amical. Un moment à part pour toi ?
D.B. : « Cela m’a fait plaisir de revoir des anciens et des plus jeunes qui étaient en U18 quand j’étais là. Ils montaient parfois. Là, quand je vois leur évolution, c’est génial. »

 

EVO : Comment juges-tu ton début de saison ?
D.B. : « Comme tout le monde, je trouve mon rythme et je monte en puissance. Avec la blessure de Yasser (Boukheda) et l’absence de Mehdi (Alaoui) notre pivot, je dépannais au poste… qui n’était pas mon poste. Je suis revenu sur la base arrière et je montre ce que je sais faire. »

 

EVO : Votre début de saison est compliqué. Sur le match à Gonfreville, vous êtes largement mené et vous revenez pour un nouveau match nul. Où est le problème ? D’où doit venir le déclic ?
D.B. : « On a juste des trous d’air trop importants. Ce n’était pas le cas à Gonfreville. Mais depuis le début de saison, on était toujours devant et on se faisait reprendre. On mène pendant 10-15 minutes, et d’un coup, extinction des feux sans qu’on sache ce qui se passe. On se fait reprendre. Quand on revient, on fait match nul. Sinon… C’est bien de revenir, mais tu dois gagner ! C’est embêtant. »

 

EVO : Ça se joue sur quoi ?
D.B. : « Sur des détails. Tu loupes un tir, tu prends un but derrière et le score se creuse. Et tu dois courir après le score. Mais franchement, ça ne m’inquiète pas. On n’est pas loin derrière. Le problème va vite se résoudre. Une fois que le compteur de victoires sera ouvert, ça va dérouler ! »

 

EVO : Il faut gagner obligatoirement à Saintes avant la trêve…
D.B. : « Oui, pour nous, le staff, les supporters, les dirigeants… Pour se remettre dans le coup. On sait que l’on peut le faire. On n’oublie pas les objectifs. On sait ce que l’on veut faire, ce que l’on peut faire. Il faut juste y mettre les moyens. Si on commence à gagner des matches, ça va partir. »

EVO : Quelles sont tes ambitions avec le groupe ? Beaucoup parlent de montée. Toi, avec ton expérience, tu es plus mesuré ?
D.B. : « Oui. Je suis plus dans l’optique de regarder ce que l’on fait, ce que l’on a fait. Il faut une bonne stabilité en N1 et après, tu montes. Si c’est monter pour redescendre, ça ne sert à rien. Il faut s’asseoir dans le haut du classement et après tu vois. Chaque chose en son temps selon moi. Le club se structure administrativement et il faut que le tout suive. Dès que tout sera bien en place, on pourra dérouler. Je n’ai jamais connu la Proligue. Ce serait bien que j’y aille avec l’Elite ! »

 

EVO : Bon, une question de Parisien : si le speaker à Hidalgo ou au CSL s’écrie “Ici c’est…”, tu vas répondre quoi (“Ici c’est Paris”, est le slogan entendu et vu au Paris SG Foot et Hand pour encourager les joueurs et les fans) ?
D.B. : « Bonne question ! Je vais te raconter une anecdote. Quand je suis arrivé l’an passé, quand on faisait le cri de guerre, à chaque fois j’avais un bug dans mon cerveau. Et je disais toujours “Paris”. Le cri de guerre, c’est “1-2-3, Elite”. Et moi, je disais “Paris”. Je me disais “merde, mais tu es avec l’Elite” ! Il faut que je réussisse à switcher. Mais c’est bon maintenant. »

 

EVO : Tu retournes de temps en temps voir des matches du PSG à Coubertin ?
D.B. : « Je n’ai pas pu depuis le début de saison, car le programme des matches a changé et quand ils jouent, on s’entraine. Comme les matches passent le jeudi, j’ai entraînement et le week-end, on joue nous. »

 

EVO : Bon, deux dates de matches pour toi du coup tout même, où il faudra que tu sois présent. Le 27 novembre à la maison en championnat contre le PSG N1, puis le retour fin avril-début mai à Coubertin !
D.B. : « Ça, c’est des matches à gagner (il rigole). Contre Paris, ça n’a jamais été évident. J’ai été à Paris et je sais que c’est dur de jouer contre nous. C’est une équipe qui court beaucoup, n’arrête jamais. On savait que l’équipe allait craquer physiquement et que l’on allait commencer à dérouler. Maintenant, je joue pour l’Elite et je sais qu’on peut, comment on peut les battre. Avec Paris, j’avais gagné à chaque fois. Il y a deux ans, il y avait Segz, Ludo, Martin, Omar, Yasser… Ça a chambré un peu quand je suis arrivé. Mais pas plus qu’avec Chris. Lui, je lui disais : “quand tu étais à Vernouillet, j’ai jamais perdu contre toi. Et quand vous avez battu le PSG, j’étais pas là. »

 

EVO : Pour un Parisien, autre question obligatoire : tu es foot ou pas dans cette équipe de l’Elite qui compte des supporters du PSG et de l’OM ?
D.B. : « Je suis pas trop foot. Je ne suis jamais allé au Parc des Princes, mais si j’ai le choix le même jour entre une place au Parc et une à Coubertin, je vais au Parc. Je m’immisce parfois dans les discussions foot dans l’équipe. Mais juste pour tacler LE Marseillais (Omar). C’est tout. Je sais qu’il n’aime pas ça (il rigole encore). »

 

EVO : Et la fameuse caisse noire de l’équipe, au fait, toi tu en es où ?
D.B. : « Moi, ça va. Y’a pire que moi. Je suis dans le ventre mou. Il vaut mieux être dans le ventre mou de la caisse noire que dans celui du championnat. Alors, on va remonter petit à petit ! »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)

Photos : Mathilde Plotton, Vanessa Broussier Moreau (EVO), Jérôme Déjardins

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