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interviewLucas Meyffret « Ce groupe apporte de la diversité dans notre jeu, de la folie »

Elite Val D'Oise Handball

Lucas Meyffret « Ce groupe apporte de la diversité dans notre jeu, de la folie »

A bientôt 26 ans, Lucas, solide demi-centre formé dans l’arrière-pays niçois, est arrivé cet été au sein de l’Elite Val d’Oise Handball – avec Simon Lavialle – en provenance du Angers SCO. Pro au Cavigal Nice puis à Angers, le haut niveau, ça le connaît. Alors, il veut y retourner avec l’Elite, et vite. Avec son accent, ses qualités, ses défauts, ses passions et sa grande force… la passe décisive.

EVO : Lucas, tu as débuté très jeune dans ta région de naissance. Tu es un enfant du Hand issu d’une famille de Handballeurs ?
Lucas Meyffret : « Non. Pas du tout. J’ai des cousins qui ont joué à bon niveau, jusqu’en N1 au Cavigal Nice, à Asnières. C’est pas mal tout de même ! Moi, j’ai commencé tout petit à Puget-Théniers (06). C’est tout petit, il n’y avait que le Hand et le Foot dans mon village. Mes parents m’ont inscrit au Hand, je m’y suis mis à 5-6 ans en CP, avec mon frère et des copains. Ça m’a tout de suite plu. Et même si je n’étais pas passionné, je n’ai jamais arrêté. La passion a grandi au fil des années. »

EVO : Quel est ton parcours ?
L.M. : « J’ai toujours évolué au HBC Pugétois jusqu’en 2008, en classe de 3e. Dans ce tout petit village, il n’y a pas énormément beaucoup d’équipes. Je jouais toujours avec des enfants de 1994, alors que moi j’étais un 95. Et comme ils sont partis au lycée, moi j’étais en 3e, je n’avais plus d’équipe. Donc, je suis parti au Cavigal Nice en 3e où j’ai fait mes classes, avant une année de Pôle, les U16, les U18, la Prénat et une montée en N3 avant d’intégrer l’équipe première en N1 pour 3-4 saisons. On est monté alors en Proligue. J’y ai joué une saison puis j’ai repris mes études en parallèle. Comme je ne trouvais pas d’accord avec Nice pour poursuivre tout cela, j’ai fait une saison dans un autre club à Nice, l’AS BTP en N2. Mais le haut niveau me manquait. J’ai eu mon diplôme et j’ai donc tenté l’aventure… à Angers. Je les avais joué avec le Cavigal, ils avaient une belle salle et un beau projet en N1 de montée en Proligue. Ils venaient de se faire racheter par le SCO. Il y avait donc l’image du professionnalisme. J’y suis parti dans l’optique de pratiquer en pro et on est monté en Proligue. Me voici à présent avec l’Elite pour les deux prochaines saisons. »

 

EVO : Tu es allé loin dans tes études ?
L.M. : « J’ai commencé STAPS, en Fac de sport avec des problèmes qui m’ont fait arrêter cette branche. Du coup, j’ai bifurqué vers un DUT QLIO, Qualité, Logistique Industrielle et Organisation pendant deux ans. C’est une formation générale, qui m’a donné un diplôme. Je voulais poursuivre à Angers, mais à cause de mon emploi du temps, je n’ai pas pu renforcer ma formation. Cela pourrait déboucher un peu dans tous les secteurs. »

 

EVO : Tu as signé pro avec l’Elite Val d’Oise Handball ?
L.M. : « Oui, deux ans. »

 

EVO : Tu es arrivé en même temps que Simon (Lavialle). Raconte-nous ton arrivée.
L.M. : « On est parti d’Angers. Mais on ne s’est pas dit, “on veut bouger au même endroit”. J’ai commencé à parler avec Safwann Khoudar (l’entraîneur de l’Elite Val d’Oise Handball) et il m’a dit qu’il était aussi intéressé par des arrières gauches. Je lui ai donné le profil de Simon et il m’a avoué qu’il l’avait un peu dans le coin de sa tête, déjà. Du coup, quand il a proposé à Simon, comme on ne partait pas dans notre région et que c’était Paris, en pesant le pour et le contre, y aller à deux, cela était une clé et ça a joué en notre faveur. On est arrivé en même temps au Angers SCO. On a un peu le même parcours avec Simon. Cela a matché avec lui. »

EVO : Comment définis-tu Lucas Meyffret le demi-centre ?
L.M. : « Ma qualité n°1, c’est la vision du jeu. Je ne suis pas un gros tireur de loin, mais plus un joueur de duels. Je ne suis pas un buteur, mais plus un passeur. Attention, je sais tirer de loin et scorer. Mais j’aime le beau jeu, faire la passe de plus pour amener un tir dans une bonne situation. Sur le terrain, je suis un mort de faim qui ne lâche rien, n’abandonne pas, se bat jusqu’au bout. Un défaut ? J’ai tendance à m’énerver un peu. Je n’aime pas l’injustice. »

 

EVO : Comme Simon…
L.M. : « Il est encore pire que moi ! J’ai tendance à m’emporter un peu sur une mauvaise décision. »

 

EVO : Que fais-tu en dehors du Handball et de ton emploi du temps de joueur pro ?
L.M. : « Pour le moment, je suis dans les problèmes de mon installation. Je commence à suivre des cours à distance. Tout cela se met en place. Comme je suis pro, je vais profiter de mes temps libres pour ça. »

 

EVO : Quelles sont tes passions ?
L.M. : « Je joue à la PlayStation, je regarde des Séries Netflix. Il y a Paris aussi ! J’aime le théatre, les spectacles, l’humour. Je suis assez ouvert pour découvrir. On fait aussi des repas et des soirées entre nous. La PlayStation ? On joue en ligne avec des potes de l’équipe, d’anciennes équipes et des potes tout court. Cela permet de garder le contact. Moi, je ne suis pas FIFA, mais plus Call of Duty, le jeu de bataille. »

EVO : Le groupe a beaucoup évolué, mais s’est rajeuni. Ton intégration s’est bien passée ?
L.M. : « Oui, oui. On a été très bien accueilli. Les gars sont supers. A Angers, on avait un groupe vachement jeune. Arriver dans une équipe qui compte aussi des Maro (Omar Benali), Segz (Fabien Segarel) qui ont ce côté jeu et expérience et qui apportent de la tranquillité, cela apporte un bon équilibre à un groupe. Il faut des jeunes et des vieux. Ça matche bien, ça rigole bien, le niveau de Hand prend forme petit à petit. On a eu notre dernier renfort, le pivot Mehdi (Alaoui) récemment. Oui, ça se passe bien. Il ne manque plus que les résultats. Ça va venir. Le groupe se construit, il doit arriver à construire son identité. Nos résultats pour le moment ne sont pas des défaites. Il y a un truc qui se joue. Ça joue bien, ça vit bien. On a eu une prépa assez courte et on voit une belle progression depuis le début. »

 

EVO : Tu as déjà une anecdote sur le groupe, un joueur ?
L.M. : « Oh, je vais raconter la même que Simon. Tout le monde parle en verlan, le langage parisien. C’est assez drôle. Pour s’intégrer, on s’y est mis tous les deux. Et ce qui est drôle, c’est que nous, en voulant forcer le jeu et en rajouter avec Simon, on inverse tout. Donc nos phrases ne veulent plus rien dire !… Ce groupe vit vraiment bien. Quand c’est tendu, Segz chambre tout le monde et Maro part au quart de tour. »

 

EVO : Tu vois des similitudes ici avec ton parcours au Cavigal et à Angers ?
L.M. : « C’est différent, car dans ces deux clubs, la majorité des joueurs étaient pros. Personne ne travaillait la journée. On avait juste des étudiants en plus. Cet environnement là est intéressant. »

 

EVO : Quand on discute avec tous les joueurs, on s’aperçoit que vous venez pour beaucoup d’endroits différents. C’est intéressant dans la cohésion de groupe ?
L.M. : « Oui, cette mixité est un des aspects du sport intéressant. Avoir des joueurs qui ont joué de partout, c’est bien. Ce qui est bien, c’est qu’à l’entraînement, on parle tous français, ce qui n’était pas le cas à Angers. Donc, tout le monde comprend. L’intégration est forte. Ce groupe apporte de la diversité dans le jeu, de la folie. Cette mixité en dehors du Hand, dans l’humain est super intéressante. Quand on se voit, ces moments font plaisir. C’est plaisant de partager avec des gens qui n’ont pas la même culture que vous. »

 

EVO : Beaucoup d’anciens connaissaient les recrues aussi. C’est un plus…
L.M. : « Simon (Dalmont) connaissait Maro, de Limoges. A Angers, on s’est beaucoup croisé avec Chris (Nkuingoua). Avec Simon, on vient d’Angers. Armand (Civil) et Wilhelm (Clusel) viennent de Saintes. Arriver à deux, ça facilite les choses. On a des repères sur le terrain. »

 

EVO : Ces débuts en championnat difficiles montrent à quel point la saison sera rude.
L.M. : « La Poule Elite est homogène. Les équipes sont un peu toutes sur un pied d’égalité. Les matches seront très relevés, compliqués. On ne pourra jamais venir tranquille. Il faudra y aller avec la hargne, surtout quand tu veux monter en Proligue. Tous les matches sont importants et serrés. C’est comme ça sur chaque match chaque journée. Des résultats surprennent. Cela nous confirme qu’il faut être prêt toute la saison, à fond. »

EVO : Tes stats sont meilleures match après match. Tu as marqué 6 buts à Cournon sur 11 tirs. Tu montes en puissance ? Comment te sens-tu ?
L.M. : « Au début, cela a été un peu délicat. Je n’apportais pas ce que je voulais. J’étais frustré. Je pouvais apporter plus et je n’arrivais pas à me mettre dans le mood. A Cournon, j’ai réussi un bon match et réussi à prouver, contrairement à Annecy et contre Mulhouse, que je pouvais apporter plus. Ce match fait du bien pour lancer la saison, pour la confiance, le mental. Je me sens bien dans ce groupe. »

 

EVO : Fabien (Segarel) nous disait lors de notre précédente interview “certains joueurs sont encore timorés, ils doivent se libérer et vous serez surpris quand vous allez les découvrir”. Il faut que le tout prenne et que les gars se lâchent ?
L.M. : « On travaille bien à l’entraînement. Il faut le reproduire en match. Mais c’est une nouvelle équipe. On ne peut pas être d’entrée de jeu au top. Le temps doit faire les choses. Chacun a fait son bon match, donc cela va venir petit à petit. »

 

EVO : Quels sont tes objectifs pour cette saison et ta vision de l’avenir avec l’Elite Val d’Oise Handball ? Les jeunes veulent monter et les anciens sont plus mesurés et réclament de voir avant de s’enflammer.
L.M. : « Je suis du côté des jeunes moi (il rigole). J’ai signé pro. Le projet est de monter en Proligue. Je veux y regoûter le plus vite possible avec l’Elite Val d’Oise ! Il faut se donner toutes les opportunités pour monter. Et pour moi, si on doit monter en fin d’année, il faut y monter. On va tout faire pour ! »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)

Photos : Mathilde Plotton, Vanessa Broussier Moreau (EVO), Sébastien Torchio (Annecy CSAV Handball)

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