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interviewLudovic Leandry « Si on reste lucide, on pourra faire des choses ! »

Elite Val D'Oise Handball

Ludovic Leandry « Si on reste lucide, on pourra faire des choses ! »

A 31 ans, le Guadeloupéen, qui a débuté tardivement dans le Hand, est un ailier gauche parfois arrière percutant. Délaissant le foot pour le Hand sur un pari perdu avec un ami, il prend beaucoup de plaisir depuis les débuts du projet de l’Elite Val d’Oise en provenance de Franconville. Fan de musique, mais pas chanteur comme son papa, et de foot, mais à contre-courant de ses équipiers, Ludo se livre en toute gentillesse.

 

 

Elite Val d’Oise Handball : Comment juges-tu votre début de saison difficile ? Vous vous êtes bien repris avant la coupure en remportant votre premier match à Saintes.
Ludovic Leandry :
« Le groupe vit bien, on s’entraine bien. Mais à chaque match, il nous a manqué avant la première victoire à Saintes toujours ce petit truc pour pouvoir s’imposer. Quand tu fais match nul, tout peut basculer sur une victoire. Quant à nos deux défaites, on était devant pour s’imposer. Notre début de saison se joue sur des détails. Mais on a su relever la tête pour gagner à Saintes ! »

EVO : Des petites choses dans la gestion notamment ?
L.L. : « On n’a jamais été à la rue. Mais on a connu des problèmes de gestion comme les temps faibles. On travaille ça beaucoup à l’entrainement. Et dès que cela arrive en match, on essaie de bien gérer. On ne panique pas. Le coaching est très efficace avec un groupe étoffé dans les rotations. »

 

EVO : Comment te sens-tu dans ton jeu et dans l’équipe depuis le début de saison ?
L.L : « J’ai connu pas mal de pépins physiques depuis la reprise à l’entraînement. J’ai manqué des matches à cause d’une lésion musculaire à un ischio, puis à cause d’une luxation au petit doigt de la main droite. La préparation cet été s’est bien passée, mais il m’a fallu du temps pour me remettre de tout ça. Mais là, je me sens bien et je m’entraine bien. Cela m’a gêné, ça m’a foutu les boules pour mon début de saison. Ça m’a démotivé parfois. Mais il faut repartir de l’avant et rester focus sur nos objectifs communs dans l’équipe ! »

 

EVO : Parle-nous de l’équipe. Ce nouveau groupe vit très bien. Comment le vois-tu ?
L.L. : « C’est un bon groupe. Il est un peu plus jeune. Ça rigole pas mal, beaucoup même, mais il y a un temps pour rigoler et un temps pour travailler. On travaille, on est à l’écoute. Nos recrues sont jeunes, mais matures. Certains, malgré leur âge, se servent de leur expérience. Donc, quand tu additionnes tout ça, ça fait un bon groupe. Moi, j’aime bien en tout cas. »

 

EVO : Quelle est ta place dans ce groupe, alors que tu auras 32 ans en février prochain ?
L.L. : « Auprès de certains joueurs, je suis un peu le grand frère. Je suis à l’écoute. Je suis un ancien qui apprend tous les jours aussi. Si quelqu’un a besoin d’aide, a un souci, à partir du moment où je peux l’aider, je le fais. Maintenant, les vrais conseillers, les grands frères, ce sont Segz et Maro ! »

 

EVO : Tu as déjà une anecdote sur ce groupe, non ?
L.L. : « Oui, beaucoup ! Certaines sont drôles et vont rester privées, dans le vestiaire. Parfois, nous les anciens on est frustré. Mais moi, entre anciens, je suis de ceux qui remontent, remobilisent les autres sur des actions, des attitudes, des énervements. Moi le premier, je m’énerve. Mais justement, j’essaie de lever le pied et inciter les plus âgés que moi à ne pas s’énerver, ne pas avoir un mauvais comportement ou prendre une 2’ bêtement ! »

 

EVO : Ce groupe bouge beaucoup depuis des années. C’est une bonne chose ou cela peut créer des soucis d’adaptation ?
L.L. : « Non, cela ne créé pas de souci. Le staff a fait du bon boulot pour trouver des joueurs qui rentrent dans le moule et se fondent à la perfection dans le collectif. Dès qu’il y a des nouveaux, j’essaie de faire qu’ils s’adaptent du mieux possible le plus vite possible, en parlant avec eux, ne les laissant pas seuls, isolés. J’aime bien parler avec une recrue ! »

EVO : Toi, tu étais au début du projet de l’Elite Val d’Oise Handball en 2017-2018, parmi les joueurs venus de Franconville avec Loïc Manhoso et Jason Delgado. Comment s‘est passé ce passage vers l’Elite ?
L.L. : « Cela a été compliqué. Saint-Gratien Sannois venait de passer une saison en D2 et de redescendre immédiatement. Moi, je venais de N3 avec Franconville. Quand les deux clubs de Saint-Gratien Sannois et de Franconville le Plessis Bouchard se sont associés pour créer l’Elite, je faisais partie des joueurs de Franconville retenus. Mais je venais de N3 et je voyais les gars de Saint-Gratien comme de vrais pros, comme si ils jouaient en D1 ! C’était un honneur de me retrouver avec eux, une chance, une belle opportunité. Pour m’adapter, ce n’était pas difficile, mais je demandais dès que j’avais un souci. Omar Benali m’a beaucoup aidé, comme Mehdi Lacritick (qui a joué en D2 avec Saint-Gratien puis cette première saison de l’Elite). J’étais proche d’eux, de Segz aussi. Ils ont facilité mon adaptation. »

 

EVO : Avec Jason et Loïc, cela a été simple de vous intégrer dans un projet à la portée départementale ?
L.L. : « Ce n’était pas dur, c’était motivant. Venant de N3, il fallait bien écouter, bosser plus dur, mais ce n’était pas difficile ! »

 

EVO : Tu as grandi dans le Hand dans le 93, à Aubervilliers, mais tu es né en Guadeloupe. Raconte-nous ton enfance et tes débuts ?
L.L. : « J’ai commencé le Hand tard. A Aubervilliers, je faisais du foot, un sport pour lequel j’avais commencé vers 8-9 ans. J’ai débuté le Hand vers l’âge de 15 ans seulement… à cause d’un pari perdu ! J’ai aussi fait d’autres sports sans avoir de licence, de l’athlétisme, de la natation que j’ai dû arrêter à cause du foot. J’ai fait du canoë-kayak aussi et de la boxe ! Un entraînement ! J’ai pris une droite et j’ai dit “j’arrête, c’est pas pour moi” !

 

EVO : Tu as débuté le Hand à cause d’un pari perdu ?
L.L. : « Je jouais au foot et j’avais un ami qui jouait au Hand. Je n’y connaissais rien et j’aimais le charrier en lui disant “y’a pas de physique chez vous. Viens au foot”. Un jour on a fait un pari : si je gagnais, il venait au foot avec moi et si je perdais, j’essayais le Hand. J’ai perdu ! J’ai accroché direct avec ce sport. J’étais U16 2e année ! Je suis resté au CM Aubervilliers jusqu’en Séniors avant de partir à Franconville où j’ai rejoint Dédé (André Magne, ancien coach de l’Elite), Dimitri et Loïc (Riquet et Manhoso, anciens joueurs de l’Elite). Je suis né en Guadeloupe, mais je suis parti en France hexagonale alors que j’étais en CM1. Je suis arrivé bien plus tôt que d’autres joueurs de l’Elite. »

 

EVO : C’était quoi ce pari ?
L.L. : « A l’époque, on jouait à la PlayStation et j’ai perdu un match à FIFA ! Donc, je suis parti au Hand et ça m’a plu. Cela n’avait vraiment rien à voir avec le foot ! Je croyais que c’était pareil… sauf qu’on jouait avec les mains. Mais pas du tout. Je n’étais pas très fort au foot. D’où je viens, on avait tous le même rêve de percer, comme ceux qui ont percé dans la vie. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai rejoint la métropole avec ma mère. J’ai un petit frère qui joue à Granville en N1 et trois petites sœurs. Elles préfèrent la musique comme mon père ! »

EVO : Ce projet départemental de l’Elite a d’autant plus de sens alors quand on a tes origines !
L.L. : « Dès que l’on m’a parlé du projet, j’ai préféré me concentrer sur ma saison avant de choisir, mais j’ai trouvé ce projet très intéresser. Mettre la lumière sportivement sur ce département est intéressant. »

 

EVO : Comment vois-tu ce projet évoluer ?
L.L. : « Très bien ! Les clubs, les dirigeants, les bénévoles, les gens de l’ombre, tout le monde bosse bien. Chapeau à tous. Aujourd’hui, je rencontre même des gens qui me parlent de l’Elite ! Et je leur réponds : “Comment tu connais l’Elite, toi ?”. On me répond : “par les réseaux sociaux” ! C’est bien. Le club est aussi très présent en dehors du gymnase. J’aime beaucoup ça. »

 

EVO : Quelles sont tes qualités et tes défauts sur le parquet ?
L.L. : « Oulala… Je commence par les défauts. J’ai tendance à vite m’énerver. Bon, je suis un peu plus calme. Grâce à Laurence notamment (Beaulieu, qui a entraîné la N3 de l’Elite quand Ludo s’entraînait avec la N1 et jouait en N3). Elle me faisait beaucoup travailler ça sur le terrain et en dehors. A Franconville aussi avant, alors qu’elle n’était pas forcément ma coach. Je l’en remercie énormément ! Laurence est un personnage. C’est quelqu’un de bien, à l’écoute. Elle fait beaucoup pour te faire avancer au Hand et en dehors. Ça m’a beaucoup servi. Ah, je peux être têtu aussi. Mes qualités ? Je laisse les gens autour de moi en parler. »

 

EVO : Que fais-tu en dehors du Hand ?
L.L. : « Je n’ai pas de contrat professionnel. Je suis très proche de mes amis et de ma famille. Je travaille à côté d’Aubervilliers où j’habite, dans un service de propreté à Saint-Ouen. »

 

EVO : Quelles sont tes passions ?
L.L. : « Pour avoir un papa musicien, j’aime la musique. Il est chanteur. On a pas mal de chanteurs antillais dans ma famille. J’aime le foot, le sport, les jeux vidéos. J’adore aussi sortir tout simplement et aller manger. »

 

EVO : Donc, tu as ton mot à dire quand on met la musique dans le vestiaire, à l’hôtel ou dans le car ?
L.L. : « Ah oui. Je suis avec Chris. On aime bien mettre de la bonne musique dans le vestiaire. Romaric lui, il est jeune, il aime ses musiques de jeunes. Nous, dans le clan des anciens, on se demande à quoi il joue… On le taquine et après, il met notre musique et ça se passe bien ! »

 

EVO : Un père chanteur, mais tu ne chantes pas toi ?
L.L. : « Oh non. Je chante sous la douche, dans la chambre ou chez moi. Mais pas dans le vestiaire ! Je laisse ça à Segarel ! Ce sont Segarel et Simon (Lavialle) les chanteurs ! Ce sont des rappeurs. Ils aiment ça. »

EVO : Quand on parle de vie de groupe avec les joueurs, on pense à votre caisse noire propre à l’équipe. Toi, tu en es un bon client ?
L.L. : « Moi, non. J’ai mes affaires, je n’arrive pas en retard. Le seul truc sur lequel je paie, ce sont des gestes d’énervement. Mais pour les retards et les oublis, il y a des spécialistes pour ça. »

 

EVO : Tu parles aussi foot donc dans le groupe. Tu es du coté majoritaire dans l’équipe ?
L.L. : « Je ne suis pas parisien ni marseillais. D’ailleurs, je passe un gros Big Up à mon gars Maro (Omar Benali, fan de l’OM). Moi, je suis Stéphanois ! En ce moment, ce n’est pas ça. Mais on reste concentré ! Ça va venir ! »

 

EVO : Comment vois-tu ton avenir au sein de l’Elite Val d’Oise Handball ? Il te reste combien d’années de contrat ?
L.L. : « La saison. Je vais avoir 32 ans. Je suis bien à l’Elite ! Je suis là depuis un moment. Si le staff veut rajeunir le groupe, qu’il ne compte pas sur moi, j’irai voir ailleurs. Mais si ce que je fais continue à plaire au staff et au coach, pourquoi pas resigner encore un an. Je me vois bien faire encore 2-3 ans de Hand. Après, je penserai à ma vie privée et mon avenir. »

 

EVO: L’avenir proche, c’est la réception de Dreux-Vernouillet ce dimanche 14 novembre. Il faut enchainer les victoires !
L.L. : « La première est arrivée. On sait ce que l’on a à faire. Et ne pas faire. On a connu une semaine de reprise “mitigée” mais occupée avec beaucoup d’internationaux en stage pour la CAN. Il faut bosser fort, comme d’habitude, pour gagner. On prend les matches les uns après les autres. Il ne faut pas s’enflammer et continuer à bosser. Il ne faut pas dire “on gagne nos cinq prochains matches et hop…”. Ça non, c’est match après match et on verra. On n’affronte jamais la même équipe, on ne retrouve jamais le même jeu en face de nous. Là, on joue Vernouillet, à Pau, le PSG, à Poitiers et contre Frontignan d’ici la fin de l’année. Que des adversaires différents. On a aussi une revanche à prendre par rapport au Paris SG, contre qui on a mal joué en match amical. Il faut bien finir l’année. Moi, j’aimerais que l’on prenne les trois points contre le PSG… et les autres équipes. Si on fait ça, ça me va ! »

 

EVO : Ton objectif avec l’Elite, c’est la montée en Proligue comme beaucoup de tes coéquipiers ?
L.L. : « Il faut voir. On aimerait monter. Mais soyons réalistes. Prenons les matches les uns après les autres. On a fait deux défaites et trois nuls en six matches. Restons lucides. Et si on garde cette attitude, on pourra faire des choses ! »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)

Photos : Mathilde Plotton, Vanessa Broussier Moreau (EVO), David Turmine (HBC Parisis)

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