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interviewRomaric Biglietti « Notre moyenne d’âge n’est pas un frein, on a la dalle »

Elite Val D'Oise Handball

Romaric Biglietti « Notre moyenne d’âge n’est pas un frein, on a la dalle »

Malgré ses 24 ans, cette flèche de l’aile gauche fait partie des anciens du groupe N1, au même titre que Fabien Segarel ou Omar Benali. Sympa, rieur, blagueur et… bon payeur pour la caisse noire de l’équipe, Romaric veut surtout tout gagner avec l’équipe et s’inscrire sur la long terme dans ce projet de l’Elite dans son département, le Val d’Oise !

Elite Val d’Oise Handball : Depuis le début de saison, sur notre nouveau site Internet, le mardi, on publie une interview d’une recrue et le vendredi d’un vieux (il coupe)…
Romaric Biglietti : « D’un ancien (il rigole)… »

 

EVO : C’est ça. Donc, toi, à 24 ans tout juste, tu fais figure d’ancien. Tu es à l’Elite depuis 2019 déjà. A cet âge, et avec ce recul, dans quel état d’esprit as-tu débuté la saison ?
R.B. : « Il n’y a pas eu une saison complète depuis 2019. Je suis arrivé en début de prépa motivé, pressé de reprendre et de retrouver la compétition avec une saison complète pour pouvoir à la fois me montrer et avancer avec le groupe. Deux saisons avec le Covid-19. Cela m’a même surpris d’avoir autant envie de reprendre. »

EVO : Loin des Omar, Segz, Chris beaucoup plus âgés, as-tu l’attitude et la mentalité de l’ancien qui connaît bien la maison ?
R.B. : « Je connais la maison. Même si on a eu peu de matches, on a eu des entraînements en 2020-2021. Ce groupe 2021-2022 est jeune, mais je me sens bien, à la fois en confiance et légitime. Je fais partie des plus anciens. A moi de trouver ma place, même si je pense l’avoir déjà trouvée. »

 

EVO : Ces deux saisons inachevées t’ont donné un booste psychologique ?
R.B. : « Ce qui me manquait, c’était l’ambiance sur les matches, de la compétition. C’est ce qui me fait jouer au Hand, kiffer malgré les sacrifices des entraînements, de mon travail et mes études. Quand je viens au gymnase, je me dis que c’est pour vivre des choses avec le public le week-end. Face à Bordeaux Bruges, je suis excité de retrouver la Halle Hidalgo, comme on a trouvé un CSL en feu contre Mulhouse/Rixheim. Faire plaisir au public est une grosse source de motivation. »

 

EVO : Tu es un pur Val d’Oisien. D’où une autre forme de légitimité…
R.B. : « C’est ça. Je suis né à Ermont en 1997. J’ai commencé à 12 ans à Eaubonne avant de jouer à Franconville, Tremblay, un passage à Asnières avant de revenir à Franconville. J’ai aussi connu toutes les sélections jeunes, à partir des U13 avec le Département, le Comité 95 avec Fabrice Le Roy et David Labossière et en Ligue pour finir avec Bruno Potard en IDF en 2012. J’avais fait les finalités IDF avec Dika Mem, avant qu’il ne joue la saison suivante en N1 à Saint-Gratien. Je n’étais même pas retenu au début de la saison, mais je me suis accroché. Il y a eu aussi le Pôle pendant trois ans. Je me suis battu pour ce parcours, je n’étais pas le meilleur, et j’en suis fier. Comme je suis fier d’appartenir à ce projet de l’Elite Val d’Oise Handball. J’espère que cela va bien se passer. Mais cela ne peut que bien se passer. »

 

EVO : Le début de saison a été contrasté dans les résultats. A l’image de tes stats qui montent, le niveau monte petit à petit pour le collectif ?
R.B. : « L’analyse de certains joueurs de dire que l’on aurait pu gagner nos trois matches est bonne. Mais ce n’est pas une raison de se frustrer. On a vraiment un bon groupe qui progresse tous les jours. On le sent en match dans nos enclenchements, nos petits trucs entre nous, nos rapports entre nous. Ne stressons pas. Les résultats vont arriver si on continue comme ça. D’un point de vue perso, je suis satisfait pour le moment, même si tu peux toujours mieux faire. Je suis vraiment motivé pour me montrer et m’exprimer sur une année complète. Enfin ! »

EVO : Comment sens-tu ce groupe rajeuni et plus expérimenté aussi ?
R.B. : « Il a rajeuni, mais l’expérience est-elle une question d’âge ? Non ! Des joueurs ont fait de la D2, d’autres ont joué en N1 à bon niveau. Même si les joueurs sont jeunes, l’expérience est là. Et c’est ce qui compte. Même à 24 ans, je me trouve plus expérimenté que l’an passé. L’âge n’est pas un frein, on a la dalle, on a envie. Et on verra où ça nous mène. »

 

EVO : Comment vis-tu dans ce groupe ? On te voit sur les réseaux sociaux trainer avec les anciens et tu es même plus jeune que certaines recrues…
R.B. : « Les jeunes qui sont arrivés cette année ont beaucoup de respect. On forme vraiment un bon groupe. C’est vrai que je connais mieux Segz, Omar, Ludo (Leandry) avec qui j’ai joué à Franconville quand on avait 16 ans. Je me sens bien avec les deux parties du groupe. Mais c’est une dynamique générale. Les anciens s’entendent bien avec les nouveaux, sans rapport d’âge. Il y a un respect mutuel. Les vieux respectent les jeunes. Les conseils fusent pour faire avancer le groupe et nous, on est très attentif. Dans cette équipe, tout le monde est pote ! »

 

EVO : As-tu déjà une anecdote de vie après deux mois tous ensemble ?
R.B. : « Sur quelqu’un pas forcément. Mais ce à quoi je pense, c’est la caisse noire ! Je n’avais pas ça forcément avant dans mes anciens clubs. On l’a instaurée dans le groupe depuis l’an passé. C’est un bon truc, qui nous fait bien rire. On donne des sous sur pleins de petits trucs du quotidien. Ce n’est jamais méchant. Mais on y retrouve la mauvaise foi de certains. A la fin, on fera un week-end ensemble ou un truc avec les sous. »

 

EVO : Vous payez pour quoi, des choses comme les retards à l’entraînement ?
R.B. : « Pleins de trucs, à l’entrainement jusqu’à l’extérieur du groupe. Sur la vie de groupe en général. On a des items secrets, que je ne peux pas te révéler. Quand ça paie, c’est marrant. Ça peut monter assez vite. On est début octobre, chacun a payé pour août et là, on doit payer pour septembre ! Les responsables de la caisse noire vont s’en occuper. Lucas, Simon et Yasser, le trésorier. »

 

EVO : Tu es un bon client ?
R.B. : « Trop bon client… Je suis actionnaire majoritaire. Il faut que je ralentisse. Je suis bourbier sur les oublis, pas les retards mais les oublis, pas mal. Tout le monde paie, mais il y a des gars de mauvaise foi qui finissent pas payer, mais veulent avoir raison. »

 

EVO : Parlons de ton poste. Tu as toujours joué ailier ?
R.B. : « J’ai toujours joué ailier. Des entraîneurs ont essayé de me mettre sur la base arrière, demi-centre notamment. Mais je me suis toujours senti plus à l’aise à l’aile. J’y fais toujours mieux parler mes qualités. »

 

EVO : Un poste ingrat, où seule la réussite compte. Quand tu n’as pas de ballon, tu fais de l’athlétisme. Si tu es chaud, ça va. Et si tu n’es pas en réussite, c’est compliqué.
R.B. : « C’est ça. Je suis quelqu’un qui marche à la confiance. Quand je vais être en confiance, je serai au top. Et si j’en manque, c’est difficile de se remettre dedans. Avec les années, je suis globalement plus en confiance. Si je rate un tir ou deux, je vais moins cogiter qu’avant. Je suis plus mature. C’est un poste ingrat, que je partage avec Ludo. Derrière, il y a les jeunes de la N3 qui poussent comme Raouf (Abdou Msa), Johann (Ragot). Ingrat, car parfois, on n’a pas de ballon et c’est frustrant. Mais c’est ce qui me plait le plus, car parfois, tu n’attends pas un ailier et c’est lui qui peut te sauver le match sur un ballon. C’est un mec discret, et sur un ballon, ça peut aller très vite. J’aime beaucoup ça. Ça joue aussi beaucoup sur la vitesse. Ma principale qualité. »

 

EVO : Justement, quelles sont tes qualités et tes défauts ?
R.B. : « Qualités ? La vitesse et mine de rien, la vision du jeu, même pour un ailier. Je vois pas mal le jeu. Il faut que je prenne en technique. Mais je ne suis pas trop mauvais. Défauts ? Si je commence à rater une fois, deux, trois, c’est compliqué. Je dois travailler là-dessus. Je ne suis pas un râleur. C’est compliqué dans la tête, de se remettre dedans. Mais quand ça revient, ça revient fort. »

 

EVO : On connaît le Romaric Handballeur. Et en dehors du gymnase, qui es-tu ?
R.B. : « Je suis animateur, je fais les temps périscolaires, le midi et le soir. Le mercredi, je suis au centre de loisirs à Franconville. A côté, je suis en première année de MASTER STAPS. Donc, je fais travail, études, Hand pour un emploi du temps complet. Cela se passe bien, j’y arrive. »

 

EVO : Quelles sont tes passions ?
R.B. : « Je suis un peu touche-à-tout. J’aime beaucoup le cinéma, sortir avec mes potes. Les copains de l’équipe comme les autres. Evidement, pas la veille d’un match ! J’aime être avec eux, avec ma famille aussi. J’essaie de me mettre à la musique, je viens d’acheter un instrument. J’aime aussi cuisiner pour les autres. J’aime ça depuis que je suis petit. J’aime donner et que les gens prennent du plaisir. »

 

EVO : Il te reste combien d’années de contrat avec l’Elite ?
R.B. : « Une, pour le moment. »

 

EVO : Ce projet de l’Elite Val d’Oise Handball te tient à cœur, pas forcément parce que tu es issu du département ?
R.B. : « C’est la meilleure place pour moi, pour continuer à progresser. Le club me fait confiance et j’y suis bien. Plus les années passent, plus je me dis que l’on peut viser haut et c’est ce que le club veut aussi. Tout le monde le veut ! J’aimerais finir mes études en MASTER pour renforcer cette aventure avec l’Elite, me consacrer plus à mon sport, aux entraînements. J’aimerais pouvoir faire les entraînements du matin en semaine comme les pros, travailler comme certains qui font de la muscu, du spé’ au poste. C’est quelque chose que je dois travailler. Si je pouvais être dispo, ce serait top. »

 

EVO : Quels sont tes objectifs avec l’Elite pour la saison et à moyen terme ?
R.B. : « Gagner ! Quand tu fais un championnat, c’est pour le gagner. Même si tu pars avec un effectif moins fort, tu dois gagner. Nous, on a un effectif qui nous permet de viser haut. Même si la Poule Elite est homogène, on peut finir dans les deux premiers. Moi, je veux gagner et monter ! On est tous comme ça dans l’équipe. Si on en arrive là, nous on fait tout sur le sportif, ce sera aux dirigeants ensuite de jouer. Comme on n’a pas encore gagné, ça nous gratte là ! On se le doit à nous et au public. Bordeaux Bruges arrive et il faut gagner avec l’aide du public. On fait des efforts sans relâche depuis l’an passé, même sans les matches. Ces efforts doivent nous amener à gagner. »

 

EVO : Tu es issu d’une famille de handballeur val d’oisienne ?
R.B. : « Pas du tout. Je suis arrivé au Hand par le Forum des Associations à Eaubonne. J’ai fait 9 ans de Judo. J’ai adoré ça et j’y reviendrai. Je regarde beaucoup de Judo à la télé, Filles ou Garçons en compétition. Mais il me fallait jouer avec les copains, retrouver un groupe. C’est ce qui m’a fait bifurquer vers le Hand. J’ai fait une année avec Judo-Hand. Mais ça devenait compliqué et comme j’étais en Sélection du Val d’Oise, je suis resté au Hand. Je suis allé jusqu’à la ceinture marron, au grand regret de ma mère qui voulait que j’ai la ceinture noire. Nous, on est une famille plus Foot. Je jouais toujours dehors avec les potes. Mais j’ai découvert le Hand à 12 ans, plutôt tardivement, par les copains du Collège ! »

 

EVO : Comme avec des copains de l’équipe, tu es fan de Foot. Ça se bat beaucoup avec certains ? Je pense à Omar, fan de l’OM face aux fans du PSG.
R.B. : « Moi, je suis à 100 % Paris ! Et ça se bat à moitié, car certains, ils n’ont pas d’arme pour se battre et parler (Arrive pendant l’interview Fabien Segarel, fan du PSG). Lui, il est pour Paris ! Ça va. (Fabien nous coupe : « Il est pour Paris, lui. C’est mon fils. Il est bien formé lui ! »). “Ça va papa ?”… Omar, il n’a pas d’arme pour le Foot et il nous menace quand on parle mal de l’OM. Mais voilà… »

 

EVO : Alors dans les comparaisons Foot, Val d’Oisien pur souche, tu es né à Ermont, a grandi à Eaubonne. Tout tourne dans le coin. Tu te vois, comme Paolo Maldini qui a fait toute sa carrière au Milan AC, faire toute ta carrière à l’Elite Val d’Oise Handball ?
R.B. : « Je ne sais pas. Il y a beaucoup de facteurs qui peuvent intervenir. Mais carrément, oui ! Je suis né à Ermont, j’habite toujours dans le même appartement à Eaubonne. Je n’ai jamais déménagé. Je suis d’ici, attaché au Département. Je me vois bien finir mes études, trouver un travail ici et continuer avec l’Elite ! Tant que tu as une bonne situation dans un milieu qui te plaît et qui te convient avec les bonnes personnes, pourquoi partir ! J’ai toujours été bien ici. »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)

Photos : Mathilde Plotton, Vanessa Broussier Moreau (EVO), David Turmine (Herblay Handball Club)

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