
Simon Dalmont « Ce groupe est jeune, un bon équilibre. Ça matche bien, il donne envie »
A 29 ans, le Manchois fait la fierté d’une famille de Handballeurs, le grand-père, les parents, le frère et la sœur. Sur le parquet depuis l’âge de 6-7 ans, il a effectué sa carrière au CL Tourlaville, à l’ASPTT Saint-Lô Manche HB et à la JS Cherbourg avant de rejoindre Paris pour travailler et le Paris Sport Club. Le voici intégré depuis cet été dans le projet de l’Elite Val d’Oise Handball qu’il espère suivre longtemps.
• Elite Val d’Oise Handball : Simon, tu es la dernière recrue de l’effectif. Quel est ton ressenti sur l’équipe, le groupe, le projet ?
Simon Dalmont : « C’est un groupe plutôt jeune, un bon équilibre entre des jeunes qui ont de l’expérience comme Simon (Lavialle) et Lucas (Meyffret) qui viennent d’Angers, de Proligue et connaissent le niveau au-dessus malgré leur âge. Et derrière, on a des mecs anciens, expérimentés comme Omar (Benali) et Fabien (Ségarel) qui sont là pour apporter leur science. Ce groupe, c’est un bon équilibre. Ça matche bien. »
• EVO : Aujourd’hui, l’intégration a été rapide et elle est bonne pour l’ensemble du collectif. Un groupe qui monte en puissance ?
S.D. : « Ce groupe s’entend bien. Très bien. Aux entraînements, on travaille bien. La jeunesse fait que l’on a pris un peu de temps avant d’être bien rôdé. Mais depuis les deux dernières semaines, c’est mieux. On progresse de jour en jour. »
• EVO : Tu évolues à un poste délicat de gardien de but où seule la réussite importe. L’Elite compte avec Chris Nkuingoua arrivé l’an passé deux gardiens “neufs” au club, alors que l’an passé, Martin Oliver, parti pour son travail, faisait office de grand ancien formé au club. Cela veut-il dire qu’il y a plus de pression, de responsabilités pour toi notamment ?
S.D. : « Non, cela nous donne une cohésion plus importante, oui. Je suis nouveau, Chris est là depuis un an. Mais pour moi, ça ne change pas grand chose. Ce poste est un poste particulier. On le sait. Je l’ai accepté. On doit être performant, mais cela fait des années que ça dure pour moi. Et tous les deux, on veut l’être ! On doit juste être en bonne relation avec tout le groupe pour être performant. »
• EVO : Vous avez les mêmes repères que si tu bossais avec Martin par exemple, qui connaissait le club ?
S.D. : « Chris connaît les joueurs. Il a pu apporter ses conseils, changer des petites choses pour la relation avec la défense par exemple. Il connaît les garçons mieux que moi, même si j’ai le sentiment de bien les connaître déjà. Maintenant, pour moi, ce n’est pas la relation dans un binôme le plus important à appréhender, mais la relation avec les joueurs, les repères avec la défense, avec les contres… Qui aime faire quoi ? A quoi s’attendre quand untel est sur le terrain, a le ballon. Le plus important, ce sont les repères avec les joueurs de champ quand tu es gardien. Il y a encore du travail là-dessus, mais ça s’améliore au quotidien. »
• EVO : Chris nous parle de toi comme d’un gardien qui a de nombreuses qualités. Comment te définirais-tu ?
S.D. : « Cela fait des années que j’avais arrêté de jouer à ce niveau-là (à 25 ans). Je suis encore dans les repères et les automatismes. Je dois me retrouver dans mes repères et mon jeu. J’ai toujours été un gardien à l’aise sur les tirs de loin, à l’aise dans la lecture avec le reste du groupe. Je suis plutôt bon dans la relance aussi. Enfin, j’ai beaucoup progressé sur les tirs externes, de l’aile. »
• EVO : Tu es un enfant du Hand. Tu as commencé à Tourlaville, avant l’ASPTT Saint-Lô Manche, Cherbourg et le Paris Sport Club avant l’Elite. Parle-nous de ce parcours ?
S.D. : « Mon grand-père faisait du Hand, mes parents, mon frère, ma sœur. J’ai commencé à 6-7 ans à Tourlaville. Puis je suis parti à Saint-Lô avec une année de N3 quand j’étais au Pôle pour connaître un niveau au-dessus de Tourlaville. Puis je suis arrivé à Cherbourg, 7 ans, 4 ans de N1 et 3 ans de D2. J’ai arrêté le Hand à 25 ans pour mes études. Ma dernière année de Master en Ecole de commerce et management du sport à Marseille. Je suis venu en région parisienne pour commencer à travailler et l’an passé, j’ai repris au Paris Sport Club. Mais la saison a été interrompue à cause de la pandémie. »
• EVO : Ton parcours ressemble à un parcours de vie et de travail avec le Hand jamais loin ?
S.D. : « C’est ça ! J’ai fait un an à Marseille et en 2018, j’ai rejoint Paris. Aujourd’hui, je travaille comme consultant en Relations Presse dans une agence depuis 2019. »
• EVO : Ta famille est très fière, je suppose, de ce parcours exemplaire entre le sport, les études et un travail…
S.D. : « C’est à eux qu’il faut le demander. Ce n’est pas à moi de te dire ça. Ils ont toujours été derrière moi. Ils m’ont toujours soutenu et je leur en suis reconnaissant. Même si je sais que ma mère a eu du mal avec le fait que je signe pro et que j’arrête mes études un peu plus tôt. Elle ne m’a jamais empêché de le faire. Elle m’a encouragé comme elle m’a encouragé quand j’ai voulu arrêter et reprendre mes études justement. Ils n’ont jamais été réfractaires, même si parfois, ils ont pu douter légitimement de certaines décisions. «
• EVO : Tu as signé combien de temps avec l’Élite Val d’Oise Handball ?
S.D. : « Un an. »
• EVO : C’est un projet sportif qui te conviendrait sur le moyen et le long terme ?
S.D. : « Ah oui ! Bien sûr. C’est ce que je disais à Safwann (Khoudar le coach) quand on s’est parlé pour la première fois. Moi, j’ai repris, car je voulais retrouver mon niveau d’avant, être performant comme je l’étais. Je veux prendre du plaisir à jouer. J’ai du mal à faire les choses à moitié. Ce sont de bonnes raisons pour moi. J’espère que cela portera ses fruits et me donnera l’énergie. Ce groupe est jeune et donne envie. La compétition me permet d’avancer. Pendant longtemps, je pensais que je ne reprendrais pas. Cela m’a manqué. »
• EVO : Parlons de tes ambitions. Les joueurs disent tous qu’ils veulent monter dès cette fin de saison dans une compétition et une poule très serrées, challengeantes.
S.D. : « On a conscience de l’importance de tous les matches, depuis le début de saison comme de tous les matches à venir. Il faut gagner face à tout le monde, à la maison comme à l’extérieur, face à tous les différents types d’équipes. Chaque match est un vrai combat. Il faut être à fond pour espérer gagner. Cette poule sera un combat tous les week-ends. Un joueur du groupe l’a dit devant tout le monde. C’est un groupe relevé, homogène avec aucun match facile, où tous les matches comptent. »
• EVO : Sans qu’elle te prenne la tête, tu penses à la montée toi aussi ?
S.D. : « Tout le monde en a envie. Maintenant il faut avoir conscience que l’on est huit équipes à pouvoir monter. Que ça va être difficile. Maintenant, on n’est pas là pour finir en milieu de tableau. On est tous très motivés pour être bien placés, le mieux possible. Il va falloir rester groupés et être efficaces pour espérer atteindre cet objectif. »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)
Photos : Mathilde Plotton (EVO), David Turmine (HBC Parisis)