
Wilhelm Clusel « Je veux aller le plus loin et le plus haut possible avec cette équipe »

A 25 ans, Wilhelm est une des jeunes recrues du collectif 2021-2022 de Safwann Khoudar. Ailier droit mais aussi très bon défenseur, il a débuté le Hand à 14 ans en Martinique, avant de faire le grand saut – grâce aux Interpôles Antilles – en Métropole au Angers SCO et un parcours étonnant en D2 et en N1. Un nouvel élément très ambitieux dans cette équipe !
• EVO : Wilhelm, premier match à domicile ce dimanche contre Mulhouse/Rixheim et une déception avec un score nul (32-32). Il y a eu de la frustration mêlée à la joie de la découverte d’un nouveau gymnase, de ton nouveau public et le fait de retrouver du monde en tribune tout simplement ?
Wilhelm Clusel : « On avait à cœur de faire un bon résultat dans une très très bonne ambiance face à un concurrent direct pour la montée, qui avait fait une très bonne entame de saison contre Bruges ! On se disait que ce serait un match qui nous permettrait de voir notre niveau, que l’on n’avait pas le droit de perdre aussi. On sait que l’on peut faire beaucoup mieux. »
• EVO : Justement, entre les leçons du match à Annecy et celles de Mulhouse, cela vous permet de travailler plus fort pour les semaines à venir.
W.C. : « On sait ce qu’il y a à travailler, ce qui ne va pas. On peut être plus précis. On sort de prépa et le niveau va monter crescendo forcément. Mais ce que l’on montre est de bon augure. »
• EVO : Tu as 25 ans. Parle-nous de ton passé de Handballeur.
W.C. : « J’ai commencé le Hand à 14 ans, en 2009 au Transit Sport Franciscain, avant deux ans au Pôle Espoirs en Martinique. Puis j’ai rejoint le Angers SCO en 2015 pour trois ans, un au Centre de formation et deux en N1. Ensuite, direction Cherbourg en D2 en 2018-2019 avant deux ans à Saintes. »
• EVO : Comment as-tu fait le grand saut entre la Martinique et Angers ?
W.C. : « C’est tout d’abord grâce aux Interpôles. Et aussi grâce à quelqu’un qui faisait la liaison entre Angers et le Pôle Antilles, Patrice Lecrocq. Il m’a permis d’aller à Angers. Il a fait venir beaucoup de Martiniquais là-bas et il m’a dit un jour : “ton profil m’intéresse”. Je suis parti juste après le BAC. J’étais jeune. Cela m’a poussé à devenir mature plus vite que les autres. Je devais gérer mes études, ma vie, mon sport. Mais comme j’étais bien entouré, j’ai tenu le coup. C’était un parcours dur, mais bien cadré. »
• EVO : Le Hand a toujours été ton sport ?
W.C. : « J’ai fait beaucoup de sports : de la natation, 7-8 ans d’Aïkido, du foot et de l’athlétisme avant le Hand. J’y suis arrivé presque par hasard, car mon grand frère et mon meilleur ami jouaient au Transit Sport Franciscain. Je les ai suivis. »
• EVO : Tu es gaucher. Sur le terrain, on te retrouve à quel poste précisément ? Quels sont les qualités et les défauts du joueur que tu es ?
W.C. : « Je joue ailier et arrière droit. Mes qualités se trouvent plutôt dans l’explosivité, ma détente et une bonne défense. J’aime ça. On m’a recruté pour ma défense. Des défauts ? Je suis capable de fulgurances comme parfois… d’un coup de “rien”. Je ne sais pas pourquoi. »
• EVO : Et dans la vie, comment est le garçon ?
W.C. : « Un bosseur et… j’aime (trop) dormir (il rigole) ! »

• EVO : Pourquoi avoir choisi l’Elite Val d’Oise Handball pour la suite de ta carrière, au même niveau que Saintes ?
W.C. : « Je cherchais un club qui voulait monter en Proligue dans les deux prochaines années. C’est simple. Saintes est sur un projet à plus long terme. De plus, en région parisienne, j’ai de la famille dans le 91 et dans l’Oise, plus proche encore. »
• EVO : Comment s’est passée ton intégration dans ce groupe rajeuni avec quelques anciens ?
W.C. : « Je connaissais du monde avant d’arriver. Omar (Benali) est un ancien adversaire quand il était à Vernon. Chris (Nkuingoua), avec qui j’ai joué à Angers. William (Dupil) était avec moi au Pôle Espoirs. Adam (Lebon), avec qui j’ai joué en sélection de Guinée. Armand (Civil), enfin, avec qui j’ai joué aussi. L’intégration a été simple. »
• EVO : Tu as une anecdote déjà sur le groupe ou sur un joueur ?
W.C. : « William et moi, on fait partie d’un groupe, T.D.D.. Un groupe d’amis, de chanteurs, de D.J. sportifs de haut niveau, dont des joueurs en D1, des chanteurs anciens joueurs, de tout. Des personnes qui étaient au Pôle Espoirs et qui ont continué à jouer à haut niveau ou sont devenus chanteurs par exemple. Le nom T.D.D. ? C’est un délire qui remonte au Pôle. »
• EVO : Que fais-tu en dehors du gymnase ?
W.C. : « Moi, je ne suis pas professionnel. Je travaille comme surveillant au lycée Gustave Eiffel à Ermont et je fais des études dans le Génie Civil, un BTS pour une future reconversion dans l’urbanisme. »
• EVO : Le championnat va très vite. Déjà une 3e journée samedi au HBC Cournon Auvergne (20h45). Un match à gagner sans faute encore.
W.C. : « Oui. Le niveau de ce championnat est très homogène. Les matches s’enchainent. La saison va être longue et compliquée. Mais ce sera une belle saison pour nous ! »
• EVO : Elle va être dure avec des équipes accrocheuses. Que faudra-t-il corriger désormais ?
W.C. : « Je parlerais plus d’ajustements et de la gestion de nos temps faibles surtout. »
• EVO : Question obligatoire en ce début de saison : quels sont tes objectifs précis pour cette saison avec l’équipe ?
W.C. : « Moi, je veux aller le plus loin possible. Si on peut monter dès cette année, on y va. Sinon, l’an prochain ! J’ai signé pour une saison pour le moment. Donc, je dois montrer, prouver que l’on doit me garder ! »

Interview : Frédéric Thoos (EVO)
Photos : Mathilde Plotton et Martine Riche (EVO), David Turmine (HBC Parisis)